Deux semaines déjà que le rideau de fer s'est embrasé, et que les troupes de l'OTAN et du Pacte de Varsovie lancent attaques et contre-attaques pour des gains minimes.
Le capitaine soviétique Kiprensky et ses hommes sont épuisés: depuis deux jours ils sont en première ligne, soutenant les chars dans leur assaut. Mais ceux-ci se sont retirés, les laissant tenir seuls le terrain conquis.
Il est tiré de l'état comateux dans lequel il était plongé par l'un de ses hommes, qui signale du mouvement en provenance des lignes ennemies:

Vous en êtes sûr, mon capitaine?

Jetant un coup d'oeil avec ses jumelles:

Jetant un coup d'oeil avec ses jumelles:

Nous avons bien là un membre de la série des AMX-30, et plus précisément un AMX-32 (mais qu'il est en effet parfois difficile de différencier de l'AMX-30B2).

En fait, l'AMX-30B2 & l'AMX-32 sont tout deux descendants du même AMX-30B, mais en prenant deux directions différentes. Alors que l'AMX-30B2 visait à améliorer le système de visée et la motorisation de l'AMX-30B existant, l'AMX-32 se focalisait sur une amélioration drastique de son blindage et de son armement.
L'AMX-30B2 étant une amélioration plus légère (et moins chère) qui pouvait être appliquée sur la flotte existante d'AMX-30B (créant ainsi l'AMX-30B Valorisé"), ce fut celle retenue par l'Armée de Terre.

L'AMX-32 était pour sa part un modèle différent, avec un blindage beaucoup plus épais et un puissant canon de 120mm. Mais sans contrat de la part de l'Armée, il poursuivit sa courte existence comme un projet privé. Mais là encore, faute de contrats à l'exportation, le projet fut arrêté.

Les quelques prototypes d'AMX-32 produit en 1982 furent le summum des blindés français de la Guerre Froide, avec ce que cela implique de qualités et de défauts. Comme tous les chars français, l'AMX-32 est rapide, parmi les MBT les plus rapides avec une vitesse de pointe de 70km/h, ce qui le rapproche davantage des chars légers ou de cavalerie. C'est également l'un des tireurs d'élite de son époque, avec un canon d'une très grande précision, et du fait de son calibre de 120mm, très puissant, capable d'engager même les chars les plus solides.
A cela s'ajoute un canon automatique secondaire de 20mm, pour traiter l'infanterie ou les cibles non-blindées, voire même les hélicoptères. Enfin, en dernier recours, si l'ennemi s'approche trop, il lui reste sa mitrailleuse NF-1 de 7,62mm.
Et comme il reste d'un poids limité, l'AMX-32 comme les autres chars français dispose d'une grande autonomie de mouvement pour une consommation d'essence tout à fait raisonnable.

Mais l'AMX-32, quoiqu'étant le plus blindé des MBT français, est ... largement sous-blindé en comparaison de n'importe quel MBT de son temps! Certains estiment même que la série des AMX-30 ne devraient pas être qualifiée de MBT!
Ainsi, avec ce qui se fait de mieux en France en matière de protection (5 / 2 / 2 / 1), l'AMX-32 se hisse à peine au niveau des chars étrangers du milieu des années 70, comme le Leopard 1A3, le M60A3 Patton ou le T-62M.
Un autre défaut récurrent aux chars français est son absence totale de stabilisateur: si l'AMX-32 est un véritable sniper, il ne l'est qu'à l'arrêt! En mouvement, il mettra difficilement ne serait que dans la direction générale de l'ennemi ...

Comme tous les chars français (mais en plus blindé et mieux armé), l'AMX-32 est à manier avec délicatesse. Envoyé en paquet dans un assaut frontal contre les blindés du Pacte de Varsovie, et il se montrera à peine à la hauteur de l'investissement. Mais utilisé dans une stratégie de harcèlement, bondissant d'une position à l'autre, tirant avant de se remettre en mouvement à plein régime pour gagner une nouvelle position avant que l'ennemi ne puisse l'aligner, il peut être dévastateur ...

EUGEN TEAM

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